Ce matin, avec Stéph et Marc, nous prenons notre premier bus à 8h (départ à 9h en pratique, c'est la première avec 1h de retard) en direction de Stung Treng. Nous savons que la journée va être longue mais nous n'imaginons pas à quel point!


Le van est à peu près confortable et nous arrivons à 10h30. Là, nous attendons jusqu'à 14h pour prendre le bus qui va nous faire passer la frontière. Stéph et Marc vont se balader en ville pendant que je profite du wifi pour mettre à jour le site. Je fais ou plutôt refait la connaissance de Laura et Xavier que j'avais croisé vite fait à Kampot lors de la balade pour aller voir les lucioles.


A 14h pétante  nous sommes tous dans le bus. Bon, il ne part qu'à 15h mais jusque là tout va bien. Dans le bus grosse discussion à 5 sur les bakchich qui vont nous être demandé au deux frontières (sortie du Cambodge et entrée au Laos) et sur les moyens de ne pas les payer. Laura et Xavier sont hyper renseignés et très motivés pour ne pas payer. Nous adhérons à la démarche en bon français revendicatifs. 


A 16h, nous arrivons à la frontière, le chauffeur du bus nous fait descendre et nous donne les documents à compléter pour le visa laotien. Jusque là, RAS. Quand nous lui rendons les papiers, il nous réclame 35$ pour les formalités. Ça commence, nous ne sommes pas d'accord car le visa ne coute que 30$. Nous allons donc nous même au poste de sortie. Un certain nombre de personnes du bus font comme nous.


Les cambodgiens nous réclame 2$ pour mettre le tampon de sortie. Nous refusons car cette démarche est gratuite. Au bout de 5 minutes, le tarif passe à 1$ mais c'est toujours non. Finalement au bout de 5/10 minutes, ils lâchent face au nombre de personnes qui refusent. Première étape franchie, yes!


Maintenant, direction la douane laotienne. Au premier guichet, où nous remettons nos passeports avec nos photos, on nous réclame 1$ de plus que le prix du visa que nous payons tous. C'est illégal mais une affiche stipule ce coût supplémentaire.


Au deuxième guichet, pour nous rendre le passeport avec le visa, on nous réclame à nouveau 2$ pour le tampon, totalement illégal car c'est gratuit donc refus. On nous fait attendre. Au final, nous sommes 16 à faire la même chose et à nous soutenir mutuellement. Nous voilà donc en train d'attendre, attendre, attendre.


Arrive 18h, personne ne veut lâcher. Nous parce que ce qu'ils nous réclament c'est un bakchich et eux ben parce que c'est du fric en plus sur leur salaire. Là, Laura pète un câble, se poste devant les douaniers et les prend en photo puis elle leur montre la photo. Réaction immédiate, "delete the picture". Aussitôt, nous l'entourons tous car pour le coup, les douaniers ne sont pas sympathiques. Elle refuse et leur dit qu'elle n'effacera la photo que lorsque nous aurons tous nos passeports en règle. Et ça marche! A la fin, bien qu'elle ait effacé la photo, un douanier veut prendre son smartphone avant de lui rendre son passeport et vérifier alors qu'elle a effacé la photo devant lui et qu'elle a fait défiler toute ses photos et là, deuxième pétage de câble, elle lui hurle dessus de lui rendre son passeport et ça marche!


Il est 18h30 et nous voilà enfin dans notre bus laotien, tous un peu hilare et en train de remercier Laura pour son coup d'éclat. La suite du trajet se passe en franche rigolade dans un bus multiculturel : chinoise, coréen, tchèque, irlandais, italien, argentin, espagnol, etc.


Vers 19h, nous arrivons au bord du Mékong pour prendre le bateau. Cette petite aventure a créé un groupe plutôt sympa. Nous parvenons sur Don Det vers 20h soit 12h depuis notre montée dans le premier bus. Maintenant, il faut partir à la recherche d'une guest car personne n'a rien booké. Nous décidons de rester ensemble Stéph, Marc, Laura, Xavier et moi. Très rapidement, nous trouvons de super chambre avec eau chaude, wifi, pas chères et surtout clean.


En sortant de la guest, pour aller boire un verre et surtout manger, nous trouvons les deux coréens, Lee et Kim, et l'irlandais, Callum, qui sont au même endroit que nous. Dans le village, nous rencontrons Fan, la chinoise, et Yann, le tchèque, qui étaient avec nous dans le bus. Et hop, tout cela nous fait une grande table. Nous portons quelques toasts à l'héroïne du jour et rions beaucoup. Superbe soirée!


Je ne suis pas prête d'oublier ce passage de frontière!