Vendredi, nous partons avec Yogye en direction du Pashupatinath Temple qui est un temple dédié à Pashupati, l'incarnation de Shiva en tant que « maître des animaux », qui est considérée officieusement comme la divinité nationale du Népal. Ce temple est un des plus sacrés de l'hindouisme et du Népal. C'est l’un des quatre sites religieux les plus importants d’Asie pour les adeptes de Shiva. Il date du Vème siècle. Le temple et ses alentours ressemblent à Varanasi dans sa symbolique et dans son utilisation. En effet, il est situé sur les berges de la rivière Bagmati et on y pratique quotidiennement des crémations selon le rite hindou. Plus le défunt est riche et honoré, plus il a droit à être brûlé proche du temple de Pashupatinath. Ainsi, selon la tradition, seuls les défunts issus de la famille royale sont autorisés à être brûlés en face du temple. Le temple principal n'est pas accessible aux non-hindous. Un peu plus de cinq km plus tard, nous arrivons. Très rapidement un guide commence à nous donner des explications et nous propose ses services moyennant le montant que nous jugerons bon de lui donner. Comme il est sympa et explique très bien je suis d'accord. Très rapidement Yongye lâche l'affaire, en même temps il n'est pas simple d'être en mode geek sur son smartphone et d'écouter des explications en anglais qu'on maîtrise petitement. Ruban, le guide, m'explique les étapes qui emmènent à la crémation : purification du corps après l'avoir dépouillé de ses vêtements (on part nu comme on est arrivé), constitution du bûcher funéraire, "allumage" par le fils après avoir fait trois tour autour du bûcher, durée de la crémation, évacuation des cendres dans la rivière, etc. Il est vraiment intéressant. Nous parlons aussi de la vie au Népal, de la corruption qui fait que l'argent donné après le tremblement de terre de 2015 a servi à ??? mystère. La visite dure plus de deux heures. Je me fais bénir par un sâdhu, un ascète qui a renoncé à toute attache de la vie matérielle pour se consacrer uniquement à sa quête spirituelle, il se doit de renoncer au plaisir, à la richesse et au pouvoir. 



Nous prenons le chemin du retour en nous perdant un certain nombre de fois ce qui augmente de façon non négligeable le kilométrage parcouru. Sur le chemin, Yongye, qui veut s'acheter un ensemble traditionnel, rentre dans une boutique et c'est parti pour deux heures d'essayage. Tout y passe, le sari, le salwar-kameez traditionnel, moderne, les bijoux, etc. Tu y rajoute la phase négociation qui est longuette et là, j'arrive à saturation. En rentrant, nous découvrons un lavoir juste devant la guest.



Il est 18h et je suis claquée. Je vais dîner tôt et teste les momos, les raviolis traditionnels népalais. Trop bon!!! En rentrant, je vois des gens en train de se laver au lavoir alors que moi j'ai le sweet et l'écharpe. Y'a pas à dire, on n'a pas la même constitution!


Samedi, je prends un taxi pour aller à Swayambhunath, le Monkey Temple. Je discute avec le chauffeur qui m'explique qu'il a travaillé 7 ans à Dubaï et 8 au Qatar comme chauffeur de taxi et que quand il est revenu, il avait peur de conduire ici à cause de la conduite anarchique. Je vous rassure, il s'est réadapté et maintenant il conduit comme tout le monde à grand coup d'accélérateur et de frein... Alors Swayambhunath c'est, avec Bodnath à l'est, un des plus anciens et le plus saint des sites bouddhistes de Katmandou. Il est situé sur une colline à l'ouest, surplombant la ville. C'est un des plus anciens sites religieux du Népal. Le temple est considéré comme bouddhiste mais le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindous. La vue sur Katmandou est superbe mais, manque de bol, un brouillard de pollution et de poussière masque en partie la vue. Il y a énormément de monde qui fait le tour du stupa en faisant tourner les moulins à prière. Je fais de même. L'ambiance est extraordinaire avec en musique de fond le mantra Om mani padme hum. Il y a beaucoup de ferveur, des lampes à huile brûlent de partout, l'odeur d'encens est omniprésente. La majorité des femmes est habillée de rouge, une couleur bénéfique, donneuse de vie. Un moine, voyant que je porte un mâlâ (chapelet hindou, jain et bouddhiste), me fais signe d'approcher et me bénit. Je passe un long moment à observer les gens, et les singes qui sont légions. Malgré la foule, le lieu est apaisant.



Je descends ensuite à Durbar Square à pieds.



Durbar Square, c'est un ensemble de monuments historiques classés au Patrimoine Mondial de l'Unesco. La place reste le cœur traditionnel de la vieille ville et l'héritage le plus spectaculaire d'architecture traditionnelle de Katmandou. Elle a été la plus touchée par les dégâts causés par le séisme de 2015 et la plupart des monuments sont en restauration ou en attente de restauration.



Le Kumari Ghar, une maison à trois étages faite de briques. A l'intérieur il y a une cour avec des boiseries richement sculptées. C'est magnifique!



Le Taleju Temple est également très beau même si on ne peut le voir que de loin car il n'est pas accessible au public. Même pour les hindous, l'admission est restreinte. Ils ne peuvent le visiter que brièvement pendant le festival annuel Dasain. Il a été peu touché par le tremblement de terre de 2015.


Je rentre passer la fin d'après-midi à ma guest.



Ce matin, je prends le bus pour aller à Bhaktapur à une quinzaine de kilomètres. Alors la conduite du chauffeur de bus est pire que celle des chauffeurs de taxi, en fait, cela me rappelle singulièrement le bus au Sri-Lanka, que du bonheur! Le trajet prend une bonne heure, ça promet pour mes futurs déplacements...


Bhaktapur est une des cités médiévales les mieux préservées de la vallée. Ici, l'architecture newar est omniprésente et qu'est-ce que c'est beau! Les boiseries sont magnifiquement sculptées. Elle possède également un Durbar Square classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Jusqu'au XVIème siècle, elle a dominé politiquement et économiquement tout le Népal. Elle a maintenu cette position jusqu'à la conquête gorkha en 1769. Ici, le séisme de 2015 a été moins dévastateur. La ville, même si elle est touristique est beaucoup plus calme que Thamel, la vieille ville de Kathmandu. Peut-être un peu trop proprette à mon goût, je n'y trouve pas l'énergie de la capitale, mais j'aime quand même. Je me promène pendant 4 heures à travers les ruelles et je savoure.



Je reprends le bus pour rentrer et cette fois le chauffeur est calme est sa conduite cool. Ouf!