Avant-hier, je quitte Kampot avec tristesse. J'ai passé un très bon moment au Daom Djah Spirit. Le bus, partant en théorie à 8h, démarre avec trois quarts d'heure de retard, cambodian time... La route est dans un état lamentable souvenir de la saison des pluies. Comme nous sommes en retard, je loupe la correspondance de 12h pour Kompong Chhnang. Bon, je vais prendre celle de 14h qui part à 15h15... A 17h30, j'arrive enfin avec 3h de retard, tout va bien! Pas d'exploration pour aujourd'hui, une bonne douche et je pars à la recherche d'un endroit où manger car ici tout ferme à 20h.


Hier, je booke un tour en tuk-tuk. Nous prenons la direction du port pour que je négocie une barque pour aller visiter le village flottant, principale raison de mon arrêt dans cette ville. Négociation très dure ou mauvaise négociatrice, je gagne 2$ et c'est parti pour 2h de navigation sur le Tonlé Sap. Juste après le village, je peux observer les maisons sur pilotis de Chungkoh, un village musulman. Clairement, ce n'est pas l'opulence. Les maisons sont souvent faites de bric et de broc. Après une demi-heure de barque nous voilà dans un village flottant. Les maisons sont posées sur des radeaux de bambous et de bidons en plastique. Il y en a de très coquettes d'autres plus masures. Ici aussi la pauvreté semble importante. Ce village est habité par des vietnamiens qui ont quitté leur pays espérant trouver plus de poissons sur le Tonlé Sap. Comme ils ne sont pas autorisés à construire sur le sol, ils ont adoptés cette solution. Il s'agit d'un vrai village avec école, commerces, garage, etc... Je suis un peu mal à l'aise car j'ai l'impression de me comporter en voyeuse. Les maisons étant en partie ou complètement ouvertes sur l'extérieur, j'assiste en direct à cette vie sur l'eau. Les adultes ne font pas attention à moi et les enfants me saluent de hello tonitruants.


De retour au port, je prends la direction du temple qui est sur une montagne. Il n'y a rien de bien extraordinaire si ce n'est de belles statues de bouddha. Je vais ensuite voir les fabricants de poterie, une spécialité de la région. Nous commençons par une fabrique de foyers de cuisson qui sont présents dans toutes les maisons cambodgiennes rurales. Je ne vois rien, c'est l'heure de la sieste... Le stop suivant, je peux voir la finition de pots et je suis impressionnée. La dame utilise une planchette humide pour tapoter sur le "cul" du pot et le fermer. Sacré coup de main!


La famille fabrique aussi du sucre et du vin de palme. La base de ces produits est le suc des fleurs du palmier à sucre. Pour le récolter, les paysans montent via une échelle rudimentaire en bambou accrochée le long du tronc à 6 ou 7 mètres de haut tout de même! Je goutte et c'est pas mal, moins fort que ce que je pensais. Le producteur semble étonné de mon absence de grimace à l'ingestion de son produit. Après ça, il part dans un délire et me fait passer un sarong. Nouvel étonnement de sa part, je sais le fixer sans aide et là, question : "cela fait combien de temps que vous êtes au Cambodge?" Je lui explique que cela ne fait que dix jours mais que le sarong est présent dans beaucoup d'endroit que j'ai visité et que c'est pour cela que je sais le mettre. Il me met un chapeau et le krama traditionnel et c'est parti pour la photo! Le moment est sympa, je le fais manifestement beaucoup rire. Je finis mon tour par une promenade dans les rizières du coin.


Le soir, je discute avec Vanesa, une espagnole rencontrée au resto. Nous reprenons notre discussion ce matin au petit-déjeuner. Nous attendons toutes les deux notre bus, elle pour Phnom Penh et moi pour Kompong Cham. 14h30, le bus est là et part à l'heure, premier miracle et, second miracle, j'arrive en avance à Kompong Cham! Un truc de dingue!!! Bon le tuk-tuk qui doit me récupérer n'est pas là. Je cherche à joindre la homestay, personne ne répond. Bon, je trouve un tuk-tuk, qui ne parle pas anglais mais comprend OBT Homestay, et me voilà partie. Une demi-heure plus tard je prends possession de mon bungalow. Pour la découverte du village et des actions de l'ONG, cela attendra demain. Je vais au bar-restaurant où je discute avec 4 français, un couple en voyage pour un mois et deux mecs qui sont sur un voyage au long cours. Maintenant, c'est l'heure du dodo, on se couche tôt en Asie parce qu'on se lève très tôt!